l'Hélice Terrestre de l'Orbière

“Archi – sculpture” ou sculpture “épidermique”, c’est ainsi que Jacques Warminski qualifie cette oeuvre monumentale, réalisée en cinq années dans une épaisseur de terrain de huit à dix mètres au fond du village troglodytique de l’Orbière.

« Née de l’aboutissement d’une réflexion sur la forme et sa compréhension par le spectateur, cette sculpture hors norme a de quoi surprendre et laisser pantois. »1

Une sculpture d’architecte, pour le corps...

“Archi-sculpture” non seulement du fait de ses dimensions mais surtout parce que l’intention première de l’artiste est de vous mettre le corps à l’épreuve des formes. Ce n’est pas un simple objet à regarder mais une succession d’espaces à découvrir en laissant les formes se jouer de votre équilibre, de vos sensations tactiles, auditives, thermiques, optiques, olfactives. Il donne un mouvement hélicoïdal à son archi-sculpture tout en établissant une relation élastique entre un espace souterrain creusé et un espace aérien modelé qui, disait-il, « sont en écho de formes ». Dans la partie souterraine, il nous fait vivre l’expérience unique d’entrer dans la matière même de la sculpture qui prend forme par sa vacuité…




Vue d'ensemble de l'Hélice Terrestre


Plan de l'Hélice Terrestre
Établi après la réalisation de l’œuvre, il souligne sa forme hélicoïdale, ses lignes de force et permet de localiser les espaces du dessous invisibles de l'extérieur.


Un amphi-sculpture
Poussant plus loin la mise en parallèle d’éléments opposés, JW a également fait cohabiter des matériaux traditionnels et modernes pour construire son Hélice Terrestre. En particulier, on est surpris d’emblée par l’importance du béton, utilisé pour sculpter les formes humaines sur l’amphithéâtre (Anjou Magazine).




Les personnages de l'Hélice Terrestre, une figuration qui tend à l’abstraction.
Dans un va et vient entre le souterrain et l’air libre, le visiteur met en relation ces formes caractérisées par un motif géométrique propre à chaque personnage. Le trait, la sphère, le cube… matérialisent ces organismes dans le vide comme dans le plein.



L'Hélice souterraine
"La partie souterraine est un ensemble de cavités, de tunnels, volumes, entièrement concaves, aussi bien les parois que les sols". JW



La salle alvéolaire
"Les personnages qui habitent cet ensemble creusé sont également concaves et leur graphie alvéolaire."

JW





Une sculpture ludique
« Toute personne abordant cette réalisation plastique se déplace dans les formes, sur les formes, au-dessus des formes. Ainsi le corps est très sollicité dans ses déplacements, à cause du paysage sculptural : j’oserais dire, autant par les pieds que par l’œil »

JW



Les personnages de l'Hélice mis en lumière et photographiés par Philippe Aumand en 2014 et reprenant les deux couleurs emblématiques de JW : le jaune et le bleu.



Les personnages de l'Hélice mis en lumière et photographiés par Philippe Aumand en 2014


Les Délices Terrestres
Après avoir achevé son Hélice Terrestre, Jacques Warminski se lance dans de nouveaux travaux colossaux. Il creuse les espaces de ce qui aurait dû devenir un restaurant nommé les Délices Terrestres. On y découvre des tables et bancs en pierre aux formes arrondies et des alcôves intimistes taillées à même la roche.


L'escalier des Délices Terrestres
Pour accéder aux Délices Terrestres depuis le haut de l'Hélice Terrestre et parfaire la déambulation autour du site, il construit un escalier couvert d'une charpente en bois qui s'enfonce dans le sol pour rejoindre la taverne de JW.
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Vue d'ensemble de l'Hélice Terrestre

Plan de l'Hélice Terrestre

Un amphi-sculpture

Les personnages de l'Hélice Terrestre, une figuration qui tend à l’abstraction.

L'Hélice souterraine

La salle alvéolaire




Une sculpture ludique


L'escalier des Délices Terrestres
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Propos de JW, rapportés dans le Magazine de La Pierre de mars 1992, relatifs au mode d’appréhension de l’œuvre : 

“ Toute personne abordant cette réalisation plastique se déplace dans les formes, sur les formes, au-dessus des formes. Ainsi le corps est très sollicité dans ses déplacements, à cause du paysage sculptural : j’oserais dire, autant par les pieds que par l’œil ”.

“ C’est par la démarche et l’observation que l’individu franchit le sas de ces climats plastiques, le passage du monde couvert au monde découvert. C’est aussi délicat de passer d’un monde enveloppé à un monde développé, d’un monde du silence à un monde à tout vent. A l’intérieur on crée des trous d’air… A l’extérieur, dans le volume d’air, les pleins de la matière prennent la place de l’air. C’est le rythme de l’expiration… et de l’inspiration…”  

Jacques Warminski

 

Propos de JW, rapportés dans le Magazine de La Pierre de mars 1992, relatifs au mode d’appréhension de l’œuvre : 

“ Toute personne abordant cette réalisation plastique se déplace dans les formes, sur les formes, au-dessus des formes. Ainsi le corps est très sollicité dans ses déplacements, à cause du paysage sculptural : j’oserais dire, autant par les pieds que par l’œil ”.

“ C’est par la démarche et l’observation que l’individu franchit le sas de ces climats plastiques, le passage du monde couvert au monde découvert. C’est aussi délicat de passer d’un monde enveloppé à un monde développé, d’un monde du silence à un monde à tout vent. A l’intérieur on crée des trous d’air… A l’extérieur, dans le volume d’air, les pleins de la matière prennent la place de l’air. C’est le rythme de l’expiration… et de l’inspiration…”  

Jacques Warminski

 

Six années de chantier

Jacques a su faire partager sa passion pour cette entreprise colossale à de nombreux compagnons de route qui ont participé à sa réalisation pendant quelques jours ou… plusieurs années,  exécutant  les projets de l’artiste. Cela ne représente de 1988 à 1993, pas moins de 1000 tonnes de tuffeau extraites et 3000 tonnes de béton coulées avec un matériel le plus souvent rudimentaire.

En 1994, Warminski s’attaque à l’extension d’un troglodyte du village qu’il nomme “Délices Terrestres”, destiné à devenir un lieu convivial de réunion et de restauration, dont le mobilier est entièrement taillé dans la masse de tuffeau.

"Faire tourner" l'Hélice

C’est enfin avec l’intention de faire de cette oeuvre un écrin à la création que Warminski entend “faire tourner” l’Hélice, désireux qu’elle soit un lieu d’accueil et d’inspiration pour des artistes de toutes formes d’expression.

Du mouvement...

A l’instar de l’arrêt sur image d’un dessin animé, l’Hélice peut être vue comme la configuration possible d’un instant donné dans l’envol d’une “sculpture animée”. L’illusion du mouvement est créée par une multitude d’effets plastiques : dynamisme de la spirale, grouillement et ondulation des formes, déséquilibre et apesanteur des volumes, déformation et disproportion des personnages. Enfin la duplication des formes concaves du sous-sol en formes convexes à ciel ouvert, invisibles simultanément, suggère aussi leur déplacement, comme expulsées de leur matrice minérale.

Tout un jeu de contrastes contribue également à dynamiser l’espace : droites et courbes, figuratif et abstrait, concave et convexe, ombre et lumière,…

Jacques Warminski fait cohabiter deux matériaux : la pierre naturellement tendre de tuffeau,  et le béton armé impénétrable. Il donne au béton une dimension esthétique plus physique et sensuelle.

Confronter béton et tuffeau est une invitation au voyage qui nous transporte du XXI ème siècle au Crétacé.

Jacques Warminski, 1946 -1996

Né le 18 mars 1946 à Angers (France) de parents d’origine polonaise, Jacques Warminski suit une formation de dessinateur du bâtiment de 1963 à 1966 à l’Ecole des Beaux Arts d’Angers. En 1967, il entre à l’Ecole Boulle à Paris en architecture d’intérieur.

Intrigué dès son enfance par le monde des troglodytes du Saumurois, son parcours d’étudiant est entrecoupé de voyages de recherches sur l’habitat souterrain en bassin méditerranéen, Grèce, Yougoslavie, Turquie, Espagne.

Warminski, pour concevoir l'Hélice Terrestre a coulé près de 3000 tonnes de béton armé à l'aide de ses fidèles bétonnières



Warminski en 1995, devant “Lie sur lit de Loire”

De retour en Maine et Loire, Warminski se rue au travail, en accumulant expos photos, peinture, installations… intervenant de Fontevraud à Angoulème, de Royan à Chinon, tout en investissant progressivement dès les années 1980 les espaces du village troglo de l’Orbière en mûrissant ce qui sera son oeuvre majeure : l’Hélice Terrestre.

Artiste plasticien, il s’affranchit des conceptions classiques en explorant les arts visuels dans diverses directions comme le dessin, le graphisme, la photo ou la sculpture. Ses créations prennent souvent une dimension architecturale sous la forme d’installations dans lesquelles le public est invité à se déplacer.


JW au montage de “Lie sur lit de Loire” en bord de Loire à Trèves Cunault en 1995.


“Lie sur lit de Loire”, 1995


Parmi ses nombreuses installations éphémères, les plus emblématiques sont peut être les "harpes éoliennes" que JW installe à partir de 1977 et composées de 6000, 8000 ou 10 000 mètres de câbles plastiques tendus et vibrant au moindre vent.


JW creuse une maquette de sa sphère percée dans une pastèque en 1989.

Sur le chantier de l'Hélice Terrestre en 1991, la maquette s'est concrétisé par une sphère percée en béton armé.




Le coffrage des formes complexes imaginées par JW est une véritable prouesse technique. Aujourd'hui ces personnages coulés il y a trente ans demeurent en très bon état.
L'élégante partie en bois de l'hélice est presque achevée en juillet 1991. Cette structure a aujourd'hui disparu.





Warminski avec le jeune public sur le site de l'Orbière.




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“Lie sur lit de Loire”, 1995
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Dès 1976, Jacques Warminski réalise donc de nombreux espaces d’art plastique éphémères qui offrent des expériences sensorielles inédites et associent des matériaux inattendus, aussi bien naturels que contemporains (tissu, bolduc, voiture, portes et fenêtres, gazon, béton, argile, tuffeau, sable, bois…). 

A plusieurs reprises, ses installations rendent directement hommage à l’œuvre de François Rabelais, ou nous en suggèrent la filiation, comme en juge Alain Mariez dans son article « Warminski, l’ogre cosmo-tellurien ». Parlant de l’Hélice Terrestre, il « ne peut s’empêcher de penser que Rabelais (…) fut le malin génie qui inspira l’artiste : la galerie souterraine de Warminski ressemble en effet fort à ces trois boyaux du cul par où Gargantua transita avant de sortir par l’oreille gauche de Gargamelle. » 2

JW affectionnait aussi les matériaux plus légers et impermanents comme le bolduc pour donner vie aux "harpes éoliennes" qui vibraient étrangement dans le vent.

Ce personnage impressionnant, rabelaisien dans sa vie quotidienne et acharné au travail, savait également faire partager sa passion. « Pédagogue avec les petits comme avec les grands,  il possédait l’intelligence du coeur. » 3

« Jacques Warminski est mort d’un arrêt cardiaque le 4 novembre 1996 dans ses grosses chaussettes de laine, dans son épais pull-over sans âge, et dans son Hélice Terrestre ».4

1976  « Dans l’épaisseur », Espace à Angers

1977  « Ex-position” à la Sorbonne (Concours Fénéon)

1978  « Ecoute d’une photographie – Luciano Berio »

1979  Collines ventrues et peaux labourées : « Paysages et visages de la terre ligérienne« . Expo photo Centre Culturel de l’Ouest

1981  « Au-dessus des racines poussent des souterrains » Espace à l’Orbière (Ministère de la Jeunesse et des Sports)

1981  « Empreinte du pied de Gargantua » à Chinon  « Vienne – Survienne« .

1985  Composition, décomposition, ça murit, ça s’embellit, ça vieillit : « Espace ondulé« . Espace à l’Orbière (FIAC et Ministère de la Culture)

1986  Conception d’un pot pour enfant « tournant sur son socle »

1987  Des harpes éoliennes de câbles plastiques tendus in situ et vibrant au moindre vent : « Trans-portes et charnières élastiques« Espace à l’Orbière

1987-88  « GART gazon aérien, rail de plus en plus de terrain » Musée des Beaux Arts d’Angers

1988-93 L’Hélice Terrestre » Espace à l’Orbière

1994  “Les Délices terrestres” à l’Orbière

1995 Lie sur lit de Loire”, bord de Loire à Cunault

Tél : +33.2.41.57.95.92
Mail : contact@heliceterrestre.com

Propriétaire du site :

Association Artrodytespace,
6 l’Orbière, Saint Georges des Sept Voies, 49350 Gennes Val de Loire

Conception :

Conception graphique et web-design par Etienne Cerneau inspiré du travail de Jacques Warminski 

Hébergeur :

O2 Switch

Siret : 510 909 807 00024
RCS Clermont Ferrand
SARL au capital de 100 000€

Opérateur Télécom déclaré ARCEP
09/2989 – AS50474

o2switch est une société du groupe Zohey
SAS au capital de 8 000 000€

  1. Anjou Magazine
  2. Warminski, l’ogre cosmo-tellurien Alain Mariez
  3. Nouvelle République 6 novembre 1996
  4. Warminski, l’ogre cosmo-tellurien Alain Mariez